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Oxherding Pictures Index

 

清居皓昇 Qingju Haosheng [Seikyo Kōshō]
in the middle of the 11th century

清居的是五圖 Qingju de shi wu tu

 

Chinese Wikipedia
https://zh.wikipedia.org/wiki/%E5%8D%81%E7%89%9B%E5%9C%96

十牛圖是中國佛教禪宗修行的圖示,有許多版本。牧牛圖頌通常由頌與圖組成,頌自身有時又包括一短序。自宋代以來,這類作品很多,其中有三種很為時人留意。其作者分別為清居、廓庵、自得。
清居的是五圖
,廓庵的是十圖,自得的則是六圖。

 

 

THE TEN OXHERDING PICTURES
Preliminary
Manual of Zen Buddhism, Kyoto: Eastern Buddhist Society, 1934. London: Rider & Company, 1950, New York: Grove Press, 1960. pp. 150-171.

The author of these "Ten Oxherding Pictures" is said to be a Zen master of the Sung Dynasty known as Kaku-an Shi-en (Kuo-an Shih-yuan) belonging to the Rinzai school. He is also the author of the poems and introductory words attached to the pictures. He was not however the first who attempted to illustrate by means of pictures stages of Zen discipline, for in his general preface to the pictures he refers to another Zen master called Seikyo (Ching-chu), probably a contemporary of his, who made use of the ox to explain his Zen teaching. But in Seikyo's case the gradual development of the Zen life was indicated by a progressive whitening of the animal, ending in the disappearance of the whole being. There were in this only five pictures, instead of ten as by Kaku-an. Kaku-an thought this was somewhat misleading because of an empty circle being made the goal of Zen discipline. Some might take mere emptiness as all important and final. Hence his improvement resulting in the "Ten Oxherding Pictures" as we have them now.

 

 

Version du dressage du buffle en douze tableaux de Qingju
Le chemin de l'éveil, illustré par le dressage du buffle dans le bouddhisme Chan, le dressage du cheval dans le taoïsme, et le dressage de l'éléphant dans le bouddhisme tibétain,
par Catherine Despeux
Paris, éd. l'Asiathèque, 1981 (réimpr. 1992; 2015), pp. 55-57.

Dans la préface à ses poèmes, Kuoan mentionne lui-même une version du dressage du
buffle antérieure à la sienne, celle du maître chan Qingju :

Le maître chan Qingju contempla les possibilités des êtres afin de distribuer les
remèdes en fonction des maladies et dessina des images du dressage du buffle, Le buffle
blanchit progressivement, afin d'indiquer que les forces spirituelles ne sont pas encore
complêtement développées, jusqu'à la blancheur totale, signe de l'illumination progress
ive
de la racine fondamentale [de l'être]. Enfin homme et buffle ont disparu, symbole de
l'oubli de la conscience de soi et des choses extérieures.

有 清居 禪師。觀眾生之根器。應病施方。作牧牛以為圖。隨機設教。

初從漸白。顯力量之未充。次至純真。根機之漸照。乃至人牛不見故。

標心法雙亡。其理也。

Qingju, qui vécut au XIe siècle, appartenait à l'école Cao Dong. Disciple à la sixième
génération du fontateur de cette école, Dongshan Liangjie, il était le disciple direct de
Shimen Shaoyuan, qui utilisa lui-même fréquemment la métaphore du buffle.

D. T. Suzuki affirme, sans toutefois donner ses sources, que la version de Qingju
comprenait cinq tableaux. Nous n'avons pas trouvé ailleurs mention d'une telle
version. En revanche, le Congrong lu, ouvrage de la fin du XIe siècle, cite les sixième et
douzième chapitres et poèmes de Qingju, dont voici une traduction:

Sixième tableau.

Il y a maturité progressive de la position de confiance, et les états
de conscience erronés se raréfient. Bien que l'on discerne encore le pur de l'impur, il en
est comme d'un coup dépée dans la boue (la distinction s'estompe). L'animal est encore
attaché par les naseaux et on ne peut lui accorder toute sa confiance. C'est pourquoi une
moitié est noire, l'autre blanche.

Poème.

Bien que le dressage de l'animal dure depuis longtemps,
La main ne relâche la corde que progressivement.
La pratique et sa maîtrise ne s'effectuent plus à l'aveuglette,
L'adepte apprend à progresser sans appui.
Dans la terre pure, il est inondé de joie,
Mais garde toujours en main le long fouet.
Fines et parfumées sont les herbes des monts bleutés,
Qui dans l'état de Sarnâdhi tout le jour apaisent sa faim.

清居皓昇禪師。
牧牛圖至第六章云。
信位漸熟。邪境覺疎。雖辨淨穢。如劍利泥。猶存鼻索。未可憑信。故白黑相半。

頌曰。

野牧雖云久。
牽繩手漸離。
行持非暗昧。
進習不依隨。
淨地于于樂。
長鞭每每持。
青山香草細。
一味日充飢。

 

Douzième tableau.

La position de l'homme dès l'origine est Vacuité. Le corps et la conscience
sont sans appui. Les notions d'obtention el de perte sont éliminées. La Voie est insondable, vaste
et indifférenciée. Dès qu'une phrase est prononcée, il faut la soumettre à révision.

Poème.

Quand les pensées erronées s'élèvent, on se fatigue à garder le buffle.
Homme et buffle ont disparu.
Au sein de l'Absolu sont oubliés phénomènes et pensées.
En haut, le subtil et le mystérieux.
Une fine poussière s'élève du grand océan,
Les flocons de neige tourbillonnent au-dessus du vaste fourneau.
Dans la rencontre, essayez de comprendre,
Sans suivre les mobiles de votre conscience.

至十二章。
人位本空。身心無著。得失淨盡。玄玄道路。邈無分別。向上一句。擬議即墮。

頌曰。

妄起勞看牧。
牛非人亦非。
正中妄想像。
向上有玄微。
大海纖塵起。
洪鑪片雪飛。
相逢求解會。
不墮汝心機。

Comme dans la version de Puming, il y a dans celle de Qingju blanchissement pro-
gressif du buffle, puis disparition complète au dernier tableau de l'objet et du sujet, de
l'homme et du buffle, Notons dans le sixième poème l'idée intéressante de progression
sans appui, Si le débutant s'appuie sur des méthodes ou des notions telles que celles
de Vacuité, d'Éveil, etc., celles-ci doivent être éliminées et c'est le rôle du maître et des
koan de couper jusqu'au dernier les appuis des disciples.

 

 


The sixth and twelfth chapters of the Ox-herding Pictures by Chan Master Haosheng of Qingju
Book of Serenity: One Hundred Zen Dialogues

Translated by Thomas Cleary
Hudson, NY: Lindisfarne Press, 1990.
Case 32: Yangshan's ”Mind and Environment”, pp. 142-143.

Chan Master Haosheng of Qingju, in the ox-herding pictures, said at the sixth chapter, "The stage of faith is gradually matured, and one is generally aware of wrong sates; although one distinguishes purity and defilement, it is like a sword cutting mud. One still retains the halter--one cannot yet rely on faith; therefore (the ox is) half white, half black."  

His verse says,

Although long having herded in the fields,
The hand leading the rope gradually loosens.
Going along holding, not dark and muddled,
Progressing in trainning, he doesn't follow close by.
(The ox) sporting on clear ground,
(The ox-herd) always keeps holding the long whip.
The fragrant grasses on the green mountains are slender;
With one flavor they daily satisfy hunger.  

 

At the twelfth chapter, he says, he says, "The state of person is fundamentally empty; body and mind are without attachment, gain and loss are cleared away. The hidden mysterious path is far beyond discrimination; as for the absolute word, attempt to discuss it and you fail."

The verse says,

Falsely he creates toil, watching over the ox;
The ox is not, neither is the person.
Right in the middle forgetting conception,
Beyond there is a mysterious subtlety;
Fine dust rises in the ocean,
Snow flies in a huge furnace.
Meeting, seeking understanding,
It does not fall within the scope of your mental function.

I say, Yangshan doesn't even set up faith, Qingju says the state of person is originally empty: if you can pick them out within the sayings of these two teachers, the stage of faith and the stage of person are clearly visible; that is what is called retreating into oneself, not missing one out of ten thousand.