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Rainer Maria Rilke (1875-1926)
Entre ses vingt
fards
elle cherche un pot plein:
devenu pierre.
Aus: Ébauches et Fragments
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Kleine Motten
taumeln schauernd quer aus dem Buchs;
sie sterben heute Abend und werden nie wissen,
dass es nicht Frühling war.
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Am 29. Dezember 1926 stirbt Rilke an Leukämie. Am zweiten Januar 1927 wird er in Raron im Kanton Wallis beigesetzt. Sein Grabspruch lauet auf eigenen Wunsch:
Rose, oh reiner
Widerspruch, Lust,
Niemandes Schlaf zu sein unter soviel
Lidern.
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cf.
SHIBATA Yoriko
"L'univers du haiku chez Rilke"
Hikaku-bungaku, 1992, No. 35, pp. 89-102.Sabine Sommerkamp: Die deutschsprachige Haiku-Dichtung
http://kulturserver-nds.de/home/haiku-dhg/Archiv/Sommerkamp_deutschsprHaikudichtung.htm
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Rainer
Maria Rilke
Les Roses
http://www.rilke.de/
I (Si ta fraîcheur parfois nous étonne tant)
II (Je te vois,
rose, livre entrebâillé)
III (Rose, toi, ô chose par excellence
complète)
IV (C'est pourtant nous qui t'avons proposé)
V
(Abandon entouré d'abandon)
VI (Unre rose seule, c'est toutes les roses)
VII (T'appuyant, fraîche, claire)
VIII (De ton rêve trop plein)
IX (Rose, toute ardente et pourtant claire)
X (Amie des heures où aucun
être ne reste)
XI (J'ai une telle conscience de ton)
XII (Contre,
qui, rose)
XIII (Préfères-tu, rose, être l'ardente compagne)
XIV (Été: être quelques jours)
XV (Seule, ô abondante
fleur)
XVI (Ne parlons pas de toi. Tu es ineffable)
XVII (C'est toi qui
prépares en toi)
XVIII (Tout ce qui nous émeut, tu le partages)
XIX (Est-ce en exemple que tu proposes?)
XX (Dis-moi, rose, d'où vient)
XXI (Cela ne te donne-t-il pas le vertige)
XXII (Vous encor, vous sortez)
XXIII (Rose, venue très tard, que les nuits amères arrêtent)
XXIV (Rose, eût-il fallu te laisser dehors)
I
Si ta fraîcheur parfois nous étonne tant,
heureuse rose,
c'est qu'en toi-même, en dedans,
pétale contre pétale,
tu te reposes.
Ensemble
tout éveillé, dont le milieu
dort, pendant qu'innombrables,
se touchent
les tendresses de ce coeur silencieux
qui aboutissent à
l'extrême bouche.
II
Je te vois, rose, livre entrebâillé,
qui contient tant de pages
de bonheur détaillé
qu'on ne lira jamais. Livre-mage,
qui
s'ouvre au vent et qui peut être lu
les yeux fermés...,
dont les papillons sortent confus
d'avoir eu les mêmes idées.
III
Rose, toi, ô chose par excellence complète
qui se contient infiniment
et qui infiniment se répand, ô tête
d'un corps par
trop de douceur absent,
rien
ne te vaut, ô toi, suprêment essence
de ce flottant séjour;
de cet espace d'amour où à peine l'on avance
ton parfum
fait le tour.
IV
C'est pourtant nous qui t'avons proposé
de remplir ton calice.
Enchantée de cet artifice,
ton abondance l'avait osé.
Tu
étais assez riche, pour devenir cent fois toi-même
en une seule
fleur;
c'est l'état de celui qui aime...
Mais tu n'as pas pensé
ailleurs.
V
Abandon entouré d'abandon,
tendresse touchant aux tendressent...
C'est ton intérieur qui sans cesse
se caresse, dirait-on;
se
caresse en soi-même,
par son propre reflet élairé.
Ainsi tu inventes le thème
du Narcisse exaucé.
VI
Une rose seule, c'est toutes les roses
et celle-ci: l'irremplaçable,
le parfait, le souple vocable
encadré par le texte des choses.
Comment
jamais dire sans elle
ce que furent nos espérances,
et les tendres
intermittences,
dans la partance continuelle.
VII
T'appuyant, fraîche claire
rose, contre mon oeil fermé -,
on dirait mille paupières
superposées
contre
la mienne chaude.
Mille sommeils contre ma feinte
sous laquelle je rôde
dans l'odorant labyrinthe.
VIII
De ton rêve trop plein,
fleur en dedans nombreuse,
mouillée
comme une pleureuse,
tu te penches sur le matin.
Tes
douces dorces qui dorment,
dans un désir incertain,
dévelloppent
ces tendres formes
dentres joues et seins.
IX
Rose, toute ardente et pourtant claire,
que l'on devrait nommer reliquaire
de Sainte-Rose..., rose qui distribue
cette troublante odeur de sainte
nue.
Rose
plus jamais tentée, déconcertante
de son interne paix; ultime
amante,
si loin d'Ève, de sa première alerte -,
rose qui
infiniment possède la perte.
X
Amie des heures où aucun être ne reste,
où tout se refuse
au coeur amer;
consolatrice dont la présence atteste
tant de
caresses qui flottent dans l'air.
Si
l'on renonce à vivre, si l'on renie
ce qui était et ce qui
peut arriver,
pense-t-on jamais assez à l'instante amie
qui à
côté de nous fait son oeuvre de fée.
XI
J'ai une telle conscience de ton
être, rose complète,
que
mon consentement te confond
avec mon coeur en fête.
Je
te respire comme si tu étais,
rose, toute la vie,
et je me sens
l'ami parfait
d'une telle amie.
XII
Contre qui, rose,
avez-vous adopté
ces épines?
Votre
joie trop fine
vous a-t-elle forcée
de devenir cette chose
armée?
Mais
de qui vous protège
cette arme exagérée?
Combien
d'ennemis vous ai-je
enlevés
qui ne la craignaient point.
Au contraire, d'été en automne,
vous blessez les soins
qu'on vous donne.
XIII
Préfères-tu, rose, être l'ardente compagne
de nos transports
présents?
Est-ce les souvenir qui davantage te gagne
lorsqu'un
bonheur se reprend?
Tant
de fois je t'ai vue, heureuse et sèche,
- chaque pétale un
linceul -
dans un coffret odorant, à côté d'une mèche,
ou dans un livre aimé qu'on relira seul.
XIV
Été: être pour quelques jours
le contemporain des roses;
respirer ce qui flotte autour
de leurs âmes écloses.
Faire
de chacune qui se meurt
une confidente,
et survivre à cette soeur
en d'autres roses absente.
XV
Seule, ô abondante fleur,
tu crées ton propre espace;
tu
te mires dans und glace
d'odeur.
Ton
parfum entoure comme d'autres pétales
ton innombrable calice.
Je te retiens, tu t'étales,
prodigieuse actrice.
XVI
Ne parlons pas de toi. Tu es ineffable
selon ta nature.
D'autres fleurs
ornent la table
que tu transfigures.
On
te met dans un simple vase -,
voici que tout change:
c'est peut-être
la même phrase,
mais chantée par un ange.
XVII
C'est toi qui prépares en toi
plus que toi, ton ultime essence.
Ce qui sort de toi, ton ultime essence.
Ce qui sort de toi, ce troublant
émoi,
c'est ta danse.
Chaque
pétale consent
et fait dans le vent
quelques pas odorants
invisibles.
Ô
musiques des yeux,
toute entourée d'eux,
tu deviens au milieu
intangible.
XVIII
Tout ce qui nous émeut, tu le partages.
Mais ce qui t'arrive, nous
l'ignorons.
Il faudrait être cent papillons
pour lire toutes tes
pages.
Il
y en a d'entre vous qui sont comme des dictionnaires;
ceux qui les cueillent
ont envie de faire relier toutes ces feuilles.
Moi, j'aime les roses
épistolaires.
XIX
Est-ce en exemple que tu te proposes?
Peut-on se remplir comme les roses,
en multipliant sa subtile matière
qu'on avait faite our ne rien
faire?
Car
ce n'est pas travailler que d'être
une rose, dirait-on.
Dieu,
en regardant par la fenêtre,
fait la maison.
XX
Dis-moi, rose, d'où vient
qu'en toi-même enclose,
ta lente
essence impose
à cet espace en prose
tous ces transports aérien?
Combien
de fois cet air
prétend que les choses le trouent,
ou, avec une
moue,
il se montre amer.
Tandis qu'autour de ta chair,
rose, il
fait la roue.
XXI
Cela ne te donne-t-il pas le vertige
de tourner autour de toi sur ta tige
pour te terminer, rose ronde?
Mais quand ton propre élan t'inonde,
tu
t'ignores dans ton bouton.
C'est un monde qui tourne en rond
pour que
son calme centre ose
le rond repos de la ronde rose.
XXII
Vous encor, vous sortez
de la terre des morts,
rose, vous qui portez
vers un jour tout en or
ce
bonheur convaincu.
L'autorisent-ils, eux
dont le crâne creux
n'en a jamais tant su?
XXIII
Rose, venue très tard, que les nuits amères arrêtent
par leur trop sidérale clarté,
rose, devines-tu les faciles
délices compètes
de tes soeurs d'été?
Pendant
des jours et des jours je te vois qui hésites
dans ta gaine serrée
trop fort.
Rose qui, en naissant à rebours imites
les lenteurs
de la mort.
Ton
innombrables état te fait-il connaître
dans un mélange
où tout se confond,
cet ineffable accord du néant et de l'être
que nous ignorons?
XXIV
Rose, eût-il fallu te laisser dehors,
chère exquise?
Que
fait une rose là où le sort
sur nous s'épuise?
Point
de retour. Te voici
qui partages
avec nous, éperdue, cette vie,
cette vie
qui n'est pas de ton âge.
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