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Bernard Faure | Religious Studies

Bernard Faure (1948-)

Chinese name: 佛雷

Educated at Kyoto University and the University of Paris, where he received his doctorate in 1984, Bernard Faure taught at Cornell University and was for many years Professor of Chinese Religions at Stanford University. He now holds the Kao Chair in Japanese Religion at Columbia University, where he is also Director of the Columbia Center for Japanese Religion. He has lived for long periods in Japan and has traveled extensively in Asia, and is one of the few Asian studies scholars to have published groundbreaking work on both Chinese and Japanese topics, writing in English and French. Selected publications include The Rhetoric of Immediacy: A Cultural Critique of Chan/Zen Buddhism (1994), Chan Insights and Oversights: An Epistemological Critique of the Chan Tradition (1996), The Red Thread: Buddhist Approaches to Sexuality (1998), Visions of Power: Imagining Medieval Japanese Buddhism (2000), The Power of Denial: Buddhism, Purity, and Gender (2003), Double Exposure: Cutting Across Western and Buddhist Discourses (2003), Bouddhismes et violence (2008), and Unmasking Buddhism (2009). As the University Buddhist Education Foundation (UBEF) visiting professor of Buddhist studies at the University of Sydney, Dr. Faure will be lecturing on material from his forthcoming two-volume work Raging Gods: The Implicit Pantheon of Medieval Japan.

Publications by Bernard Faure
http://columbia.academia.edu/BernardFaure


Chan/Zen Studies in English: The State Of The Field

The Concept of One-Practice Samādhi in Early Ch'an (DOC, 1986)
In: Traditions of Meditation in Chinese Buddhism
Edited by Peter N. Gregory
Includes content by: Peter N. Gregory, Alan Sponberg, Daniel B. Stevenson, Bernard Faure, Carl Bielefeldt
Kuroda Institute Studies in East Asian Buddhism 4., University of Hawaii Press, Honolulu, 1986, pp. 99-128.

Bodhidharma as Textual and Religious Paradigm (PDF, 1986)
History of Religions 25 (3) (Feb., 1986): pp. 187-198.
http://www.thezensite.com/ZenEssays/Philosophical/Bodhidharma_as_Paradigm.html

The Daruma-shū, Dōgen, and Sōtō Zen (PDF, 1987)
Monumenta Nipponica, Vol. 42, No. 1. (Spring, 1987), pp. 25-55.

http://www.thezensite.com/ZenEssays/DogenStudies/DarumaShu_Dogen_Soto.html

Relics and Flesh Bodies : The Creation of Ch'an Pilgrimage Sites (PDF, 1992)
In: Naquin, Susan, and Chün-fang Yü. Pilgrims and sacred sites in China. Berkeley: University of California Press.

“The Kyoto School and Reverse Orientalism,”
in: Japan in Traditional and Postmodern Perspectives, Charles Wei-Hsun Fu and Steven Heine (eds.), New York: SUNY Press, 1995, pp. 245–281.

The Red Thread: Buddhist Approaches to Sexuality (1998)
http://www.academia.edu/10034080/The_Red_Thread_Buddhist_Approaches_to_Sexuality

The Power of Denial: Buddhism, Purity, and Gender (PDF, 2003)

Ch'an Master Musang: A Korean Monk in East Asian Contex (PDF, 2005)
In: Currents and Counter-currents: Korean Influences on the East Asian Buddhist Traditions, pp. 153-172.

(Hangul:) 무상 Musang; alias 김화상 Kim hwasang (680-756, alt. 684-762)
(Hanja:) 無相 Wuxiang [Wu-hsiang] ; alias 金和尚 Jin heshang [Chin ho-shang]

Unmasking Buddhism (PDF, 2009)

In the Quiet of the Monastery : Buddhist Controversies over Quietism (PDF, 2010)

From Bodhidharma to Daruma : The Hidden Life of a Zen Patriarch (PDF, 2011)
In: Japan Review 23, pp. 45-71.

Buddhism Ab Ovo: Aspects of Embryological Discourse in Medieval Japanese Buddhism
In: Anna Andreeva and Dominic Steavu, eds., Transforming the Void: Embryological Discourse and Reproductive Imagery in East Asian Religions, Brill 2016

The Patriarch Who Came From the West: Daruma, Smallpox and the color Red, the Double Life of a Patriarch
http://darumasan.blogspot.hu/2009/07/red-and-smallpox-essay.html

PDF: The Will to Orthodoxy: A Critical Genealogy of Northern Chan Buddhism
by Bernard Faure, Phyllis Brooks (tr.)
Stanford University Press, 1997

PDF: The Rhetoric of Immediacy: A Cultural Critique of Chan/Zen Buddhism
by Bernard Faure
Princeton University Press, 1991
http://quod.lib.umich.edu/cgi/t/text/text-idx?c=acls;cc=acls;view=toc;idno=heb30713.0001.001
https://www.academia.edu/38432267/Faure.The_Rhetoric_of_Immediacy.pdf

Table of Contents

Frontmatter

Acknowledgments page xi

Abbreviations page xiii

Prologue page 3

Chapter One. The Differential Tradition page 11

Chapter Two. Sudden/Gradual: A Loose Paradigm page 32 https://www.academia.edu/16382660/Sudden_Gradual_A_Loose_Paradigm

Chapter Three. The Twofold Truth of Immediacy page 53 https://www.academia.edu/16382844/The_Twofold_Truth_of_Immediacy

Chapter Four. Chan/Zen and Popular Religion(s) page 79

Chapter Five. The Thaumaturge and Its Avatars (I) page 96

Chapter Six. The Thaumaturge and Its Avatars (II) page 115

Chapter Seven. Metamorphoses of the Double (I): Relics page 132

Chapter Eight. Metamorphoses of the Double (II): "Sublime Corpses" and Icons page 148

Chapter Nine. The Ritualization of Death page 179 https://www.academia.edu/16382871/The_Ritualization_of_Death

Chapter Ten. Dreams Within a Dream page 209 https://www.academia.edu/16382775/Dreams_Within_a_Dream

Chapter Eleven. Digression: The Limits of Transgression page 231

Chapter Twelve. The Return of the Gods page 258

Chapter Thirteen. Ritual Antiritualism page 284

Epilogue page 304

Glossary page 321

Bibliography page 331

Index page 393

 

 

 

Bernard Faure (né en 1948) est un historien des religions et japonologue français. Docteur de l' Université Paris 4-Sorbonne (1984), il occupe actuellement une chaire d' histoire des religions japonaises à l' Université Columbia , New York. Ses travaux, qui s'inspirent de l'histoire anthropologique et culturelle, portent sur les systèmes rituels du bouddhisme ésotérique et leur inscription dans l'histoire médiévale japonaise.

Ouvrages en français
http://www.mendeley.com/profiles/bernard-faure/

 

La double vie du patriarche (2004)
In: Éloge des sources: Reflets du Japon ancien et moderne, pp. 509-538.

Le rituel Zen (2008)
In: Shōkokuji, pp. 70-80.

Du kôan au mantra: Les rapports du Zen et du bouddhisme tantrique
In: "Connaissance des Religions" n° 61-64, janvier-décembre 2000
http://www.bouddhismes.net/node/447

Quand l'habit fait le moine: The Symbolism of the kāsāya in Sōtō zen
Cahiers d'Extrême-Asie, 1995/8, pp. 335-369
https://www.persee.fr/doc/asie_0766-1177_1995_num_8_1_1101
https://www.academia.edu/10033938/Quand_lhabit_fait_le_moine_The_symbolism_of_the_k%C4%81s%C4%81ya_in_S%C5%8Dt%C5%8D_Zen

 

 


Le Traité de Bodhidharma
Le Mail, Aix-en-Provence, 1986.
Parmi les manuscrits chinois de Dunhuang se trouve un texte avec des propos attribués à Bodhidharma (Damo lun, Manuscrit de Dunhuang conservé à Pékin sous la cote « su 99 », Stein 2715, Stein 3375, Pelliot 2923, 3018, 4634 et 4795.), qui avait été traduit en français par Bernard Faure sous le titre " Le traité de Bodhidharma ". Ce texte daterait probablement de la moitié du VIIème siècle (Traité, p. 34). Hormis le Traité des deux accès, il comporte aussi deux lettres attribuées à Bodhidharma.
Introuduction : https://www.academia.edu/11412775/Le_Trait%C3%A9_de_Bodhidharma_introduction_
Extaits du Traité de Bodhidharma

 

LE TRAITE DE BODHIDHARMA (Damo lun)
Traduit par Bernard Faure

[2] [les deux accès]

Il est de multiples façons d'accéder a la Voie, mais toutes peuvent se ramener a deux types principaux : l'accès par le principe et l'accès par la pratique. L'accès par le principe consiste a réaliser le principe essentiel en s'appuyant sur la doctrine ; c'est croire profondément en l'immanence, dans tous les êtres, d'une nature unique et véritable que le voile irréel des souillures ne fait que masquer. Si l'on rejette l'erreur pour faire retour a la vérité, en se concentrant sur la contemplation murale, il n'y a plus de distinction entre soi-même et autrui, le profane et le saint s'avèrent égaux et un. Demeurer ferme et constant, affranchi de l'enseigne-ment discursif, c'est s'accorder mystérieusement avec le vrai principe. Comme il n'y a plus nulle discrimination, tout est tranquille et exempt de noms. Tel est l' « accès par le principe ».

[3] [les quatre pratiques]

L' « accès par la pratique » renvoie aux quatre pratiques qui résument toutes les autres. Quelles sont ces quatre pratiques? Ce sont : 1) [Savoir] répondre à la haine; 2) être en accord avec les conditions; 3) ne rien tenir pour désirable; et 4) être en parfaite harmonie avec le Dharma.

1. Qu'est-ce que s'exercer a « répondre à la haine » ? Celui qui pratique la Voie doit, dans l'adversité, se faire la réflexion suivante : « J'ai par le passe, durant d'innombrables kalpas, délaisse l'essentiel au profit de l'accessoire. Au fil des existences, j'ai suscité maint ressentiment et mainte haine, et cause des dommages infinis. Le malheur qui, en dépit de mon innocence présente, s'acharne sur moi, est la rétribution de méfaits anciens dont les fruits ont fini par mûrir. II ne s'agit donc pas d'une punition infligée par le Ciel ou les puissances surnaturelles. Faisons contre mauvaise fortune bon coeur, et tous [les motifs de] ressentiment ou de récrimination disparaîtront. » II est dit dans un sutra : « Ne t'afflige pas devant L'adversité. Pourquoi ? Parce que tu en comprends l'origine. » Lorsque de telles pensées naissent [en vous], vous parvenez à vous accorder au principe, et votre compréhension du ressentiment vous permet de progresser sur la Voie. Voilà pourquoi je vous engage à vous exercer a « répondre à la haine ».

2. La seconde pratique consiste à « être en accord avec les conditions ». II s'agit de réaliser que les êtres sont dénues de moi, et sont mus par la causalité karmique. Accueillez avec équanimité les peines et les plaisirs, car tous résultent des conditions. S'il m'arrivait d'obtenir quelque excellente rétribution telle que les honneurs ou la renommée, celle-ci procéderait d'une cause enracinée dans mon passe, et dont il m'aurait fallu attendre jusqu'à maintenant [la réalisation]. Pourquoi me réjouirais-je de son existence puisque, une fois les conditions épuisées, elle aussi retournera au non-être? Le gain comme la perte découlent des conditions. Si votre esprit n'en est pas affecté, s'il n'est pas agite par le vent de la joie, vous obtiendrez l'accord profond avec la Voie. C'est pourquoi je vous exhorte à pratiquer l' « accord avec les conditions ».

3. La troisième pratique consiste à « ne rien tenir pour désirable ». Par « désir », on entend [le fait] que les hommes, dans leur égarement incessant, s'obstinent à convoiter toutes choses. Le sage réalise la vérité [ultime], laquelle en son principe s'oppose à la [vérité] conventionnelle. Il apaise son esprit par le non-agir, sans se soucier de son corps. Convaincu de la vacuité de toute existence, il n'a plus rien à espérer ou dont se réjouir. « Mérite » et « Obscurité » vont toujours de pair. Le Triple Monde dans lequel nous vivons depuis si longtemps est comme une maison de feu. Tout ce qui possède un corps souffre : qui donc pourrait trouver le repos? En comprenant cela, vous mettrez du même coup fin à toute pensée, et cesserez d'aspirer à l'existence. Il est dit dans un sutra : « Le désir est souffrance; l'absence de désir est joie. » Il est donc clair que l'absence de désir est une pratique de la Voie.

4. La quatrième pratique consiste à « être en parfaite harmonie avec le Dharma ». On appelle « Dharma » le principe de la pureté intrinsèque. Selon ce principe, tous les caractères spécifiques sont vides, et ne présentent ni souillure ni attachement, ni « ceci » ni « cela ». Il est dit dans un sutra : « Le Dharma ne contient nul être, car il est exempt de la souillure [causée par] l'être ; il est dénué de toute subjectivité, car il est exempt de la souillure [causée par] le moi. » Le sage, s'il peut croire en ce principe et le comprendre, doit s'exercer a être « en parfaite harmonie avec le Dharma ». À l'instar du Dharma qui est par essence prodigue, il n'épargne ni son corps ni ses richesses dans sa pratique de l'aumône, et son esprit est également généreux. Pénétrant la triple vacuité, il est indépendant et sans attachement. Ayant . éliminé [en lui] les impuretés, il aide et guide les êtres, sans pour autant s'en tenir aux apparences. [Ses actes], source de profit pour Lui-même, le sont également pour autrui, et lui permettent en outre d'orner la Voie de l'Éveil.

Ce qui vaut pour le Don vaut pour les cinq autres [Perfections]. Pour éliminer les fausses notions, on pratique les six Perfections. Toutefois, c'est lorsqu'on n'a rien a pratiquer que l'on pratique « en parfaite harmonie avec le Dharma ».

 

Première lettre

J'ai toujours admiré les anciens sages, et longuement cultivé toutes les pratiques. J'ai toujours estimé les Terres Pures [des Buddhas], et recherché les enseignements qui nous sont parvenus comme un homme assoiffé [recherche de l'eau]. Ceux qui ont réussi à rencontrer Sakya[muni] et à obtenir la Voie suprême sont des millions, et innombrables sont ceux qui ont obtenu les quatre fruits. [Jusqu'ici] je pensais vraiment que les mansions célestes étaient d'autres pays et que les enfers existaient quelque part ; j'étais persuadé qu'en obtenant le Dao et ses fruits, on changeait de forme physique. Je déroulais les sūtras pour y chercher des bénédictions. Dans la plus grande confusion, je tournais en rond, entraîné par mon esprit et créant du karma . Ainsi passai-je plusieurs années, sans m'accorder le moindre repos. Enfin, je parvins à reprendre contact avec la paix profonde et soumettre les objets à l'esprit-souverain. Mais j'avais cultivé pendant trop longtemps des pensées fausses, et, emporté par mes émotions, je percevais des caractères spécifiques [lakṣana]. Quant aux transformations qui se produisaient, j'avais le désir de les résoudre. Finalement je saisis la nature-de-Dharma [dharmatā] et pratiquai à peu près l'Ainsité [tathātā]. Pour la première fois je réalisai que dans le carré d'un pouce n'est rien qui ne se trouve. La perle claire [de l'esprit] pénètre les destinées les plus obscures. Du haut jusqu'en bas, des Buddhas aux insectes, il n'est rien qui ne soit synonyme de pensées fausses, produites par l'esprit de spéculation. C'est pourquoi j'ai mis par écrit mes pensées les plus secrètes. Pour l'instant, j'exposerai les Stances sur les expédients pour accéder à la Voie, comme préceptes pour ceux qui ont des affinités pour ce type d'éveil. Si vous avez le temps, lisez-les.

Grâce au dhyāna assis, vous finirez à coup sûr par voir votre nature originelle.
Même si vous fusionnez et purifiez votre esprit,
La pensée qui surgit, en l'espace d'un instant, vous entraîne dans la transmigration.
Dans cet état, la mémoire ne fait que produire une vie dépravée.
Même si vous recherchez le Dharma et spéculez [sur l'esprit], vous ne pouvez échapper au karma.
De plus en plus souillé par la transmigration, d'esprit a du mal à atteindre l'ultime.
Le Sage, en entendant les huit mots
[1], s'éveilla soudain au principe.
Il réalisa pour la première fois que ses six années de pratiques ascétiques avaient été vaines.
Le monde entier est rempli de créatures démoniaques.
Qui crient en vain et se lancent dans des discussions absurdes.
[74]Avec de fausses explications, ils prêchent les êtres.
Ils discutent de remèdes, et s'avèrent incapables de guérir une seule maladie.
Tout est calme, foncièrement exempt de vision de caractères spécifiques.
Comment le bien et le mal, le vrai et le faux, existeraient-ils ?
La naissance elle-même est non-naissance, l'extinction elle-même est non-extinction.
Le mouvement est non-mouvement, la concentration non-concentration.

[1] « Tous les phénomènes sont impermanents, ce sont des dharmas qui naissent et s'éteignent. Lorsque la naissance et l'extinction ont disparu, la quiétude est joie. »

 

Deuxième lettre

Les ombres naissent des formes, l'écho répond à la voix. Ceux qui jouent avec leur ombre jusqu'à épuiser leur corps, ne réalisent pas que ce corps est [la cause de] l'ombre. Ceux qui élèvent la voix pour faire cesser l'écho ne réalisent pas que leur voix est la source de l'écho. Rechercher le nirvana en éliminant les pas­sions est comme rechercher l'ombre en enlevant le corps. Chercher le Bouddha en rejetant les êtres est comme chercher l'écho en faisant taire la voix. Sachez donc que l'illusion et l'éveil ne sont qu'une seule Voie, et que la bêtise et la sagesse ne diffèrent en rien. Pour avoir donné des noms à ce qui était innommable, on a engendré l'être et le non-être. Pour avoir établi des principes dans ce qui était sans principe, on a vu fleurir les disputes. Les transformations illusoires n'étant pas vraies, qui aurait tort ou raison ? L'erreur étant irréelle, qu'est-ce qui existe ou n'existe pas ? »